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Abysses

       Pour la dernière fois, Or Azur retint sa respiration. La limite était atteinte. Complètement submergée, la vaste cabine aux hamacs s’était lentement refermée sur la jeune fille. Intérieurement, la Xelor jura. Elle n’était pas bien forte mais elle serait malgré tout plus utile au capitaine vivante que noyée. S’immergeant tout entière, Or fit face à la porte. L’eau, glacée, l’engourdissait. Le temps lui était compté.​​
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       Joignant ses mains, Azur ferma les yeux. Mais alors qu’elle s’apprêtait à générer un sort de glace, une explosion retentit. Percutée de plein fouet par les ondes générées, la jeune fille fut projetée contre un hamac. Flottant entre deux eaux, elle se retint de justesse de ne pas inhaler. La lanterne ayant été mouchée quelques minutes plus tôt, Azur était complètement aveugle. Mentalement, elle avait retenu la position de la porte. Mais à présent, elle ne savait plus où elle était. Alors la panique la saisit à la gorge. D’un coup de pied, elle se propulsa vers ce qu’elle pensait être le haut. Elle percuta bel et bien une surface de bois mais était-ce le plancher ou le plafond de la cabine ? Le Vagalame coulant par le fond, tous ses repères étaient sans dessus dessous. À tâtons, la Xelor refusa de renoncer.​​
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       Se retournant, elle se mit à quatre pattes contre la surface de bois. Se propulsant à la brasse, elle fit quelques mètres. Très vite, ses doigts cognèrent contre un  rebord de bois. Qu’est-ce que c’était ? Une marche ? Une poutre ? Et où était la porte dans tout ça ?! Cette fois c’en fut trop. Les poumons à l’agonie, Or savait qu’elle ne tarderait pas à respirer. Elle avait toujours entendu dire que la noyade était extrêmement douloureuse. Fermant les yeux, la jeune fille décida de s’accrocher jusqu’au bout, jusqu’à la limite de ses forces.​​
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       Un sort. Un seul sort. Tant pis si elle devait y mettre toutes ses forces ! Se préparant à invoquer sa magie la plus destructrice, la Xelor manqua de s’évanouir quand une chose ronde lui toucha le bras. Ouvrant grand les yeux, Azur ne vit rien. Cependant, quelque chose l’avait bel et bien saisi par le poignet et l’entraînait à sa suite. Ce qui se passa après, Or n’en eut aucun souvenir. Si ce n’est celui de l’eau, lui glaçant la gorge et les poumons.

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